alors, alors...
En ce qui concerne le rôle des médias, la théorie la plus poussée et la plus en vogue en la matière est celle de la mise à l’agenda. Elle se fait en deux temps : d’abord une diffusion de l’information (par des médias) et ensuite la création d’opinion (en rapport avec le groupe, le milieu). Les médias influencent mais pas comme on le croit. Ils mettent à l’ordre du jour. L’opinion est formée par le groupe, le milieu.
La pragmatique n’aborde pas cette problématique de l’influence des médias, mais bien celle des repères culturels indispensables à la communication dans une société, action des médias comprises. On peut donc faire la connexion. Si les médias agissent sur les indicateurs de contexte (et non linéairement sur chaque individu), ils peuvent contribuer aux changements des codes culturels et donc des comportements.
Dans une société donnée, il existe évidemment un enjeu à pouvoir produire des indicateurs de contexte qui soient communs à tous les milieux, qui s’impose à tous. C’est ce que Bourdieu a appelé « violence symbolique » dans la relation de coopération conflictuelle entre milieux sociaux. Le jeu ne se situe donc pas au niveau de la persuasion individuelle mais se déroule au niveau des codes culturels (ce qui sert à naviguer dans la société). Les médias participent directement aux rapports sociaux et leur action relève ainsi de cette « violence symbolique »imposant ou suscitant l’adhésion à des codes culturels apparemment communs, mais résultant d’un rapport de force dans la société.
Ex. : À la TV, beaucoup de séries sont américaines et de chansons anglo-saxonnes. On revendique l’exception culturelle dans les accords internationaux pour avoir le droit d’imposer un pourcentage de séries et de chansons dans sa propre culture.
Si on met les deux théories ensemble, on s’aperçoit que les médias amplifient les mouvements à l’œuvre dans la société. La pragmatique permet une analyse plus fine qui prolonge la théorie de l’agenda pour expliquer la manière don’t s’exerce l’influence des médias dans la société.